Table des matières
On dit souvent que les oeufs sont les premiers écueils du « composteur en herbe ». A composter ? A incinérer ? L’alternative est simple mais pas facile de trancher. Pourtant, il n’y a aucun doute possible : un oeuf est le produit mi minéral mi organique issu du cycle reproducteur de la poule. Poule qui est tout ce qui a de plus naturel et biodégradable. Alors pourquoi produirait elle des résidus non dégradables ?
Un oeuf, qu’il ait été à l’origine ou le descendant de la poule est tout ce qui a de plus compostable !
Comment l’incorporer ?
Biodégradable, certes, la coquille d’oeuf n’est cependant pas la plus rapide à disparaître dans son compost en tas. Elle s’accroche, la bougresse, à son résidu d’origine minérale et laisse traîner ses morceaux parmi les épluchures bien dociles, bien dégradables, que l’on y a ajouté.
Comme on l’a déjà dit, il suffit de broyer la coquille, soit à la main lorsque l’on casse l’oeuf pour une quelconque préparation culinaire, soit lorsque l’on sort son bac intérieur de compost et que l’on verse le tout sur le tas. Tout dépend de son humeur. Il est certes plus jouissif de l’écraser à la main mais certains répugnent à sentir le gluant du blanc d’oeuf sur leur peau. La solution de la pelle-masse est sans doute le plus accessible pour tous : un bon coup derrière la nuque et l’oeuf est incorporé !
Rôle de la coquille d’oeuf dans le compost
Certaines personnes méticuleuses ne pourront s’empêcher de remarquer que, même en l’assommant plusieurs fois et en attendant quelques semaines, la coquille d’oeuf persiste à montrer ses morceaux dans le tas. Peut être. Et c’est tout l’intérêt de sa présence dans le compostage.
En assurant une présence minéral à relativement longue durée de vie, la coquille d’oeuf permet une aération du compost, étayant les galeries faites par les vers et autres animaux microscopiques nécessaires à la dégradation des déchets organiques.La présence d’oxygène, assurée en permanence par ces oeufs empêche également toute formation d’odeurs désagréables pour les utilisateurs du compost.
Un rôle un peu moins connu de l’oeuf dans le compost est de type répulsif pour les « animaux à baves » nuisibles au fonctionnement du compost comme les limaces ou les escargots. En empêchant ces animaux de glisser de part les petites aspérités entourant les résidus d’oeufs, la coquille détourne l’attention des nuisibles vers un environnement plus glissant.
Pour le plus grand soulagement de la faune du compost toute entière !
Élargissement vers les autres « mythes non compostables »
Les coquilles d’oeufs ne sont pas les seules victimes des croyances populaires : il y a également les coquilles de noix, noisettes et autres fruits à coques. Tout autant biodégradables et aérateurs pour le compost, ces déchets naturels permettent aussi de compenser les déchets trop humides que l’on a tendance à ajouter en surnombre. C’est ce qu’on appelle l’équilibre humique.
Alors pourquoi les considérer comme non compostables ?
Ce n’est pas tant l’apparence non biodégradable qui a conditionné les populations à ne pas les composter. C’est que, de tout temps, les paysans se sont servis des coquilles de noix, chataîgnes, glands et autres pour alimenter leur feu. Héritage malheureux car si le foyer était le principal lieu de rencontre des paysans il y a quelques centaines d’années, il a été prouvé, qu’aujourd’hui, le centre de rassemblement des familles était…la poubelle de cuisine, suivi de près par la télévision.
Il est donc logique que les coquilles aient subis un tel racisme jusqu’à nos jours.
Pourtant, je ne le répèterais jamais assez, les coquilles sont biodégradables à 100% et sont même indispensables au bon équilibre du compost !