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Le compostage, on vous l’a longuement expliqué sur ce site, est un processus de décomposition long et laborieux. Normal, la nature est particulièrement patiente et ne connaît pas l’usure du temps qui nous rend nous, si vite, rabougri et grincheux. Cependant, comme si Mère Nature avait devinée notre impatience d’humain, elle a permis la croissance de nombreuses plantes aussi appelées ‘activatrices de compost’ et elle nous a même doté d’un pouvoir insoupçonné que je vous dévoilerais en fin d’article. Patience, petits vermisseaux !
Qu’est ce qu’un activateur de compost ?
Les activateurs de compost sont des plantes ou des matières qui, entière ou en petits morceaux, favorisent par leur aspect, leur goût ou leur phéromone la décomposition du compost par la faune en présence.
— Etude sur le relationnel collembole / consoude —
De nombreuses études ont été réalisées sur ce thème et on peut citer en particulier celle du biologiste Ken Proscuit de l’université du Nevada qui a prouvé à plusieurs reprises, en laboratoire, l’émission d’hormones sexuelles accrues chez les collemboles en présence de consoude broyée ce qui entraînait une meilleure activité décompositoire. Il l’a expliqué par le besoin boulimique qu’ont ces insectes à se gonfler de nourritures afin de plaire à leurs partenaires femelles
— Etude sur le relationnel lule / ortie —
Le Professeur ukrainien Selvat Pinovski a, lui, produit certains de ces tests en extérieur (T=255 K) sur une population de Lules qui, en présence d’orties broyées, s’est agglutinée par milliers en moins d’une dizaine de minutes (très rapide dans l’espace temps des insectes) dans une zone située à moins de 5 cm du broyat. Un tel cercle ‘festif’ a ainsi montré le caractère fortement motivateur des activateurs de compost.
Les activateurs végétaux ou dynamique
Il existe 5 sortes d’activateurs de compost végétaux. Ces plantes sont assez courantes dans nos régions et il est tout a fait conseillé d’en faucher une centaine de gramme (environ 12 coups de faux celte légèrement en biais et sur une surface de quelques pouces carrés) puis de l’incorporer au compost. Le mieux est une incorporation complète c’est-à-dire un broyat qui serait malaxé à la grelinette une dizaine de minute avec la masse complète du compost. Sinon, pour les moins actifs, il est toujours possible de déposer tels quels les plants coupés qui ainsi, par leur position hiérarchique supérieure, attireront la faune vers le haut, favorisant ainsi une décomposition verticale.
Les Algues
Ces activateurs sont disponibles en bord de mer. De part leurs oligos éléments Na+, Cl- quelques peu salés, ils sont ajoutables avec précaution au compost. En effet, il ne faut pas perturber l’équilibre acide du compost en le surchargeant d’algues mais une quantité raisonnable (type 1 seau d’algue par mètre cube de compost) incorporée régulièrement (type 1 fois par mois) ne peut que lui être bénéfique !
Pourquoi ne pas profiter d’une sortie en famille pour faire bosser un peu les mioches de manière ludique ? Qu’ils ramassent les algues amenées par la marée et s’amusent ensuite à les incorporer au compost !
Attention, certaines algues rouges sont habitées de la puce du canard maritime et provoquent démangeaisons et allergies chez les plus fragiles
La fougère
Plante la plus riche en potassium et en azote, la fougère a en plus une grande vertue thérapeutique qui éloignera certains insectes nuisibles, notamment ceux à 4 pattes sans ailes.
La fougère se trouve facilement en forêt.
La meilleure incorporation conseillée serait de les effeuiller et de disperser les morceaux dans le compost. Certains insectes dits « maniaques », telle l’arachnide tricoteuse, en étant tentées de reconstituer la fougère, permettent un bon brassage du compost.
Les orties
Plantes les plus prisées de la faune du compost et par les mères de famille, les orties sont très riches en fer (Un industriel que l’on ne citera pas la mélangerait même aux épinards surgelés afin d’améliorer les analyses spécifiques du produit !) ainsi qu’en protéines.
Ce sont véritablement LES plantes à mettre dans le compost pour avoir une efficacité de décomposition accrue !
En plus de donner de l’énergie aux insectes via les protéines, l’ortie a un pouvoir calorifique exceptionnellement important permettant une augmentation de la température au sein du compost et donc un meilleur rendement.
Ainsi, dans un compost individuel sans orties, si la température reste aux alentours de 15°C, elle peut atteindre 25°C facilement si le tas est coupé à 40% d’orties et jusqu’à 57°C voire 62°C dans une plateforme de compostage !
La grande consoude ou la Bardane
Deux plantes quasi similaires et communes, Consoude et Bardane se différencient par le lieu ou elles préfèrent s’implanter. La consoude pousse plutôt en fond de fossé, dans un milieu humide alors que la bardane privilégie les bords de chemins. C’est cette dernière, bien évidemment, qu’il est plus facile de ramasser. Après, si vous glissez, trempé pour trempé, autant couper quelques feuilles de grande consoude qui sont un tant soit peu plus efficace de part leur légère supériorité en terme d’azote.
Pour ne pas tomber plusieurs fois dans un fossé à quelques mois d’intervalle, prenez également la racine. Le rhyzome, une fois implanté à proximité du compost, repousse rapidement vous fournissant en feuilles gratuitement !
Les activateurs type ensemencements de bactéries
Manière plus aisée si vous habitez en campagne, près d’un éleveur, il vous suffit d’incorporer à votre compost du fumier d’animaux.
ATTENTION ! Les animaux doivent être à tout prix végétarien type poulet, vache, chèvre, lapin nain et à la rigueur lapin des Alpes mais pas le lapin Vosgien (loi 1924) .
Le fumier de cheval s’incorpore après un temps de fermage d’environ 1 an car trop puissant de part sa composition pour un compost classique.
Pour cette méthode, n’oubliez quand même pas que, vu que vous allez réincorporer par la suite le compost dans votre potager, vous allez quand même manger de la merde d’animaux végétarien.
Les activateurs chimiques
Savez vous que ce qui est vendu en commerce n’est qu’une infime variation de ce que nous possédons naturellement dans notre corps et qui ferait un très bon compost ?
Par là, je vous parle de la poudre d’os, du sang humain (éléments assez inexploitables pour le moment) mais également… (voici l’heure de la révélation…), d’urine humaine !
Et oui ! L’urée présente dans le liquide expulsé quotidiennement par l’humain est un des activateurs de compost les plus puissants.
— Thèse sur le pouvoir activateur de l’urine humaine —
Le professeur Peter Daligot, de l’INSA de Strasbourg a ainsi prouvé qu’un compost asséché arrosé d’urine de porc (à 98% similaire à celle d’un humain) voyait son rendement augmenter exponentiellement en moins de 15 minutes.
Une deuxième étude sur sa propre urine (créditée dans son étude par les initiales Mr P.D., on sait que c’est toi Peter !), sur un compost cette fois composé à 14% de fruits exotiques, 28% de fruits locaux, 46% de légumes, épluchures et assimilés et 35% de matières sèches (la quantité supérieure à 100% provient de la différence de quotient induit pris pour chaque espèce de déchets) a montré une augmentation de la faune du compost selon des proportions gargantuesques (+154% de collemboles, + 172% de vers de terreaux, + 7% de Lules, + 421% d’acariens rouges pour n’en citer que quelques uns.)
L’efficacité de l’urine n’est plus à prouver et « to pee outside in the compost » est même devenue une condition d’acceptation des stagiaires français dans les fermes en Ecosse (j’en sais quelque chose…)
Loin de moi l’idée de vous faire installer des toilettes sèches pour expulsions liquides au dessus du compost mais considérez cela : pourquoi gâcher 10L de chasse d’eau pour un petit pipi alors que gratuitement vous pourrez améliorer le rendement du compost ?