Table des matières
Habitants d’immeuble, le temps de la passivité dans la gestion de vos déchets est révolu ! Depuis quelques décennies, de nombreuses associations de compostage officiel ont émergés en Europe, profitant des lacunes des communautés d’agglomération en charge des déchets pour imposer leur vision des choses.
Et quelle vision était ce ? Une transposition de la poubelle classique en une série de bacs à compost.
Une nouvelle technique de compostage
Se basant sur l’industrialisation des esprits , les associations de compostage se sont dit : « Pourquoi pas proposer une gestion industrielle du compostage à une échelle urbaine ? ».
4 bacs en bois ont suffit pour matérialiser cette vision et créer les « aires de compostage ».
Désormais, il devenait « sale », « non hygiénique » voir carrément « dangereux » de composter en tas. Une technique de dégradation qui avait fait ses preuves depuis des millions d’années était devenu inefficace et mal vue. Maintenant, tout doit se gèrer en bacs.
Les aires de compostage en pieds d’immeuble : Comment ça marche ?
Une fois par semaine, Mr Bernard descend de son appartement au 15 ème étage, son seau (en plastique recyclé) plein de déchets organiques à la main. Il ouvre le couvercle du bac du milieu, celui indiqué par la pancarte « compost en cours » et verse le contenu de son seau à l’intérieur.
Ensuite, il ouvre le premier bac (« matières sèches »), emplit son seau à un tiers de broyats ou de feuilles et le verse dans le bac précédent. Avec une petit râteau, il mélange superficiellement les déchets organiques qu’il vient de poser (afin de créer une homogénéité entre matières sèches et humides) et peut désormais s’en retourner, la joie au coeur et le seau vide.
Une fois par mois, un Mr Norbert, responsable du site, va vider le deuxième bac dans le troisième (« compost en cours de maturation) afin de le laisser se décomposer et transférera le contenu du troisième bac dans un quatrième (« compost mature » ou « andain »).
Mme Claudette pourra ainsi se servir en compost pour transplanter ses plantations de balcon (si elle n’achète pas de la terre fertile industrielle) ou, sinon, les agents de la ville se chargeront de la disperser.
(Des)Avantages du système
Les aires de compostage semblent un réel progrès dans une bétonnisation en expansion. Elles permettent à tous de composter en bas de chez soi, sans se poser de questions.
Sans se poser de questions, voilà le problème. Comment font les autres habitants d’immeubles ?
Justement, ils ne font pas. Les risques d’un tel système sont de formater la population dans un système de « tu as des aires de compostage à disposition, tu peux composter. Sinon, bernique ». Bien sûr, c’est l’intérêt principal des associations de compostage sus nommée. Sans elles, pas de compostage possible.
Autres désavantages des aires en pieds d’immeuble
Les désavantages sont également :
- la dépendances des aires de leur approvisionnement en matières sèches (on encourage la population à ne composter que ses déchets organiques au mépris de l’équilibre sec/humide qui devrait se faire directement dans le seau par l’ajout de papiers du quotidien)
- la dépendance des habitants envers LE gestionnaire du site de compostage (pas de responsabilisation vis à vis du mélange des déchets organiques dans le bac ou du transfert des déchets d’un bac à l’autre)
- Les mauvaises odeurs liées à des gestions aléatoires (il y a toujours des gens qui balancent leurs déchets n’importe comment parce qu’ils ne prennent pas le temps de bien faire)
Au final, autant gérer ses déchets organiques soi même.