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Composter, jouer le jeu de la concurrence aux collectivités ?
Tant qu’on proposait au public de composter ses déchets organiques, ses résidus de cuisines, ses épluchures et autres fruits de légumes, personne n’osait trop s’insurger devant cette évidence : « il est absurde d’incinérer des produits gorgés d’eau et à la dégradation rapide ».
Mais dès lors qu’il a fallu trouver de nouvelles sources de matière sèche pour compenser l’humidité du compost pour les foyers en appartement, des barrières étranges se sont dressées.
Composter ses papiers, c’est faire perdre de l’argent à la collectivité
Une question d’argent.
Que penser de cette phrase ? Que désormais recycler ses déchets devient rentable. Si c’est une bonne chose pour éviter le gâchis, cette affirmation amalgame totalement tous les types de papiers et les considère comme tous recyclables : ce qui est une grossière erreur.
Economiser ses ressources est noble, en effet, mais il est nécessaire d’être cohérent dès le début. Surtout si cette « économie » devient dépense d’énergie pour les acteurs du tri.
On ne pense pas non plus à tous ceux qui travaillent dans le domaine du tri :
- Les employés des usines qui trient à la main les déchets venant des poubelles de tri (plus il y a de papiers mal triés, plus il y aura du travail improductif)
- Les employés conduisant les camions ramassant les poubelles : plus il y a de volume, plus le nombre de collecte est importante, plus la dépense énergétique est importante.
L’argent généré par le tri doit donc être considéré dans sa globalité.
Le tri des papiers.
Les consignes de tri, si on en fait un résumé globalement correct et en considérant avec optimisme toutes les possibilités de recyclage actuelles (même si toutes les collectivités ne sont pas en capacité de le faire) sont celles ci :
Il est possible de recycler tout papier non souillé dont la dimension excède la taille d’une carte bancaire et dont le proportion de plastique est minime.
Trois points sont à retenir : la propreté, la taille et la plastification.
Composter ses papiers
Pour le compostage , évidemment, tout papier/carton non plastifié est biodégradable.
La question des métaux lourds dans les encres est désormais minoritaire avec la simple constatation que manipuler des papiers chargés de toxiques est largement plus grave que celle de les composter : les entreprises l’ont compris et agissent donc toutes dans le sens des encres à l’eau.
Il suffit donc, pour composter ses papiers/cartons, de bien veiller à les découper pour qu’ils soient bien intégrés au tas de compost. La faune s’occupera ensuite de tout.
Alors que composter, que trier ?
Ce que nous voulons, c’est permettre au compostage de cohabiter avec les industries de retraitement local qui font un énorme travail d’économie d’énergie. Pour cela, nous vous donnons les clés du tri :
- Trier les papiers propres de taille supérieure à des feuilles A4
- Trier les cartons d’emballage propre de taille supérieure à une feuille A5 et non troués.
- Cependant, composter TOUTES vos facturettes, vos petits emballages cartons, de yahourts
- Composter systématiquement vos boîtes à pizza, forcément toujours souillées (voir les travaux de Compost en Or Pyrénées pour plus d’informations)
- Composter également toutes déchirures de papiers/cartons qui ne pourront jamais être recyclées.
Une harmonie trouvée.
Les agents du tri, ceux qui retrient à la main vos poubelles destinées au recyclage, eux vous remercieront. Face à un tapis roulant avançant à toutes vitesses, il est difficile d’avoir toujours le bon réflexe. Nous ne souhaitons pas compliquer leur travail, le rendre sale, odoriférant voire même dangereux.
Et quel meilleur geste peut on trouver que de composter les déchets qu’ils ont la hantise de voir passer devant eux ?