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Longtemps indifférent au sujet du compostage, l’Eglise s’en est vaguement intéressé au début du 21ème siècle alors que les pollutions touristiques des sites religieux s’accentuaient. S’inspirant du « Sacrilège de Blois » en 2005, la communauté religieuse d’Albi eut l’idée de créer un large projet sur le compostage afin de désenclaver la ville de ses préjugés incinérateurs.
Compostage, premières mentions écrites
Une grande polémique eut lieu, en 2005, quand l’évêque de Blois apposa à l’entrée de sa cathédrale, une « sainte poubelle », comme il la prénomma, pour contrer la pollution de ses confessionnals par des touristes peu concernés.
« Le carrelage était jonché de détritus plastiques, quand ce n’était pas des fruits écrasés qui étaient négligemment repoussés sous les Prie-Dieux. La situation était affolante, la seule alternative semblait celle de mettre en place des poubelles dans la cathédrale. Mais la réaction de l’archevêché ne s’est pas fait attendre… Transformer un sanctuaire en zone de compostage, pas question !
Forcés d’enlever les poubelles, nous craignions le pire. Mais finalement, le message a dû passer, on en est revenu aux pollutions liée à la délinquance : de l’encre dans les bénitiers, des éclats masturbatoires dans les confessionnaux, rien de bien inquiétants. »
La bulle papale sur le compostage en dehors des Église fut écrite quelques mois plus tard. Oui au compostage mais loin des lieux saints !
Déjà que l’eau de pluie tombant sur la cathédrale est considérée comme sainte, on ne voulait pas que la terre de compost le devienne aussi ! C’est moins digeste !
Du compostage, à l’Eglise ?
L’Eglise a toujours été frileuse quand il s’agissait de s’impliquer dans des sujets de sociétés tels que le compostage. Faussement associé à une polémique environnementale sur le destin de nos poubelles, le compostage a ainsi pâti pendant des années de sa réputation. De plus, les églises et autres bâtiments dits « saints » avaient toujours bénéficié d’un certain respect lié à leur statut qui les empêchaient de subir les assauts des consommateurs-pollueurs.
Mais les mentalités évoluent avec les générations. Si auparavant, il était même impensable de chuchoter dans une église, aujourd’hui, les écouteurs sont aux oreilles de tout touriste quelque peu ‘fashion’. Pareil pour les déchets alimentaires.
« Il est aujourd’hui commun de voir des touristes pique-niquer sur l’autel de notre église et, le pire, c’est qu’ils ne comprennent pas où est le problème ! » Un curé de Saint Juéry.
La position de l’Eglise sur le compostage
La bulle papale était très claire sur le sujet.
Quelque soient les raisons invoquées, il est strictement interdit de faire rentrer un quelconque déchet organique, un quelconque élément terreux, de manière consciente, dans un lieu saint.
Pour les assidus du compostage, le fleurissage de confessionnal était désormais bien mis à mal. Ils étaient ainsi forcés de respecter également une distance de sécurité ‘sainte’ entre le composteur extérieur et le lieu saint pour ne pas créer des « interférences » et surtout, avons nous compris, pour ne pas porter atteinte à l’image spirituelle des bâtiments en y apposant une aire à déchets à proximité.
Compostage à Albi
Premiers appliquants de cette bulle, la communauté d’Albi a mis tout en oeuvre pour satisfaire aux exigences du Vatican, rendant le concept si esthétique que les visites des cardinaux ne se firent pas attendre. Début 2008, la réputation d’Albi dans le compostage n’était plus à faire avec l’atteinte de 25 000 visites de l’Eglise supplémentaire en moins de 6 mois.
Espérons que le mouvement se développera dans le monde religieux car il est plus que temps de renouer avec la nature !