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Vie pratique

La faune du compost

Dans le compost, ça grouille de vie ! Ce n’est point parce qu’elle est invisible qu’elle en est risible. C’est d’ailleurs la faune invisible qui assure le plus gros du travail de compostage. A l’aide de l’oxygène, tout ce petit monde travaille pour éliminer nos déchets organiques. Si vous êtes attentif et patient, une partie de la faune visible pourra être observée. Pour cela, il ne faut pas avoir peur de se retrouver nez-a-nez avec une petite souris.

La faune invisible

La plupart des bactéries contenues dans le compost sont dites « filamenteuses ». Elles représentent 85% environ de la faune invisible. Parmi elles se démarquent les actinomycètes.. Ce sont ces petits organismes qui donnent la bonne odeur de sous-bois au compost., dont le terreau est issu. Odeur agréable si la réaction est aérobie, c’est à dire qu’elle est en présence d’oxygène.

Si elle ne l’est pas pas, elle est donc anaérobique et l’odeur ressemble un peu à celui du Munster un peu trop fait, oublié dans le frigo. Ce cas est cependant assez rare et correspond à un mauvais équilibre humide du compost qui conduit au développement accrue d’une population privilégiée de bactéries.

Comme quoi, ce n’est pas parce qu’on est invisible qu’on sent la rose

La faune visible, a l’oeil nu

Ci-dessous une petite liste des animaux et organismes visibles à l’oeil nu.

Les champignons

Commençons d’abord par les champignons qui sont les plus lents à intervenir dans cette magnifique transformation qu’est le compost. On assimile souvent le processus de décomposition à une recette de cuisine sans gluten. Les champignons arrivent à la fin, comme le sucre glace sur le kougelhopf. Ils sont amenés la plupart du temps par les insectes qui transportent leur spore de manière le plus souvent accidentelle.Leur action est plutôt surfacique et leur développement permet d’attirer une série de petites bêtes qui vous sont présentées par la suite.

Peu de monde peu résister à une bonne omelette aux champignons, pas même les nématodes

Les nématodes

Un peu comme les jaguars dans la jungle, les nématodes sont les prédateurs du compost. Elles se nourrissent des bactéries et des champignons. Reprenons notre analogie culinaire. Les nématodes arrivent encore après le sucre glace, quand le kougelhopf est déjà entamé et qu’il commence à sécher sur la table de la cuisine malgré le torchon qui le recouvre.

Les acariens

Leur nom fait souvent peur, pourtant ces petites bestioles surpeuplent le compost et, par leur activité professionnelle, permettent une bonne aération du compost. On peut les reconnaître car ils sont rouge comme le sang qui les traverse, leur peau étant transparente. Malheureusement, par un processus naturel encore peu connu, plus elles sont nombreux, moins il y a d’aération. C’est sans doute à cause des gaz qu’ils émettent qu’un manque d’oxygène se fait souvent ressentir (réaction de combustion intra bactérienne, voir les travaux du Dr Andréa Aslenov²). Il faut donc remuer le compost.

Les collemboles

N’aimant pas la lumière, les collemboles partent du centre de leur habitat naturel et recherchent les endroits frais et ombragés. D’une taille inférieure au millimètre et d’une couleur le plus souvent incolore, ils présentent une diversification périodique selon les saisons. Leur quantité et qualité est signe de bon état du compost. L’hiver entraîne souvent une baisse de leur activité du fait de leur sensibilité aux faibles températures

Les cloportes

En première ligne, les cloportes s’attaquent aux matériaux ligneux tels les bouts de bois et les écorces (en chêne de préférence) et assurent ainsi les premiers stades de leur décomposition. Jadis, les cloportes étaient plus nombreux dans nos habitats, surtout sous les tapis. Cela explique que le compost et les morceaux de chêne soient leur biotope naturellement accueillant. On les prenait d’ailleurs abusivement pour des termites.

Les coléoptères

Les coléoptères n’ont pas de frontière dans le compost.Ils sont ce qu’on appelle complètement compostivores, se nourissant de toutes matières qui y est déposé, sans distinction de dureté ou d’humidité. Ainsi matière végétale, matériaux ligneux, insectes et même limaces sont leur victime quotidienne. Dans les périodes de disette, on leur soupçonne même des dérives cannibales.
Ces insectes sont ainsi très précieux pour la décomposition des matériaux les plus coriaces.

Les vers de terre

Les vers de terre sont des véritables taupes miniatures du compost. Ils permettent une aération, un mélange et une décomposition facilitée de tous les déchets du compost. Une page entière leur est consacrée sur le compost.info : les vers.

Ce sont d’ailleurs eux qui sont choisis pour une décomposition simplifiée dans les composteur d’intérieur ou lombricomposteurs.

Les mille pattes

A force de piétiner tout le compost, les mille pattes finissent par le morceler, le rendant plus accessible pour leur congénère : coléoptères, champignons, vers de terre etc. Leur capacité digestive impressionnante est d’ailleurs indispensable à la symbiose de la faune du compost.

Les gendarmes

On n’écrira rien mais on n’en pense pas moins. Leur utilité est encore soumise au débat, une chose est certaine :

Les gendarmes, moins il y en a, mieux les cloportes se portent.

La faune dite nuisible

En guerre permanente avec leur concurrent direct, les non nuisibles, la faune nuisible est, comme son nom l’indique, nuisible.

Les limaces

Utiles à la décomposition du compost, ces charmantes bêtes marrons se ruent sur les matériaux frais comme un bon trognon de pomme bio. Cependant leur bave est assez fatale pour la plupart des autres insectes du compost. C’est pourquoi on l’appelle « nuisible du compost ». Pour éviter un ralentissement du processus du compostage, nous conseillons de les éliminer de la faune.

On peut notamment les piéger avec de la bière dans une assiette. Leur gourmandise leur est souvent fatal.

Les mouches et les guêpes

Attirées par le sucré, les mouches et les guêpes se précipitent sur les épluchures ou restes de fruits laissés à découvert en surface de compost.. Pour contrer leur arrivée en piquée sur le compost, il faut recouvrir les matières organiques fraiches par une couche de matière carbonée type feuilles mortes ou bien brasser le compost. Les fruits doivent, en particulier, être incorporés par le bas.

Les perces oreilles

Pestes pour le jardin mais bénédictions pour le compost, les perces oreilles ont le même rôle que les insectes c’est à dire favoriser la décomposition du compost. Ils intègrent en profondeur les matières fraiches et les mélangent efficacement aux carbonées. Ils sont cependant très peu appréciés des autres animaux à cause de leur manie agaçante de percer les ‘oreilles’ (d’où leur nom). En fait d’oreilles, il s’agit plutôt d’une émission d’onde stridantes qui éloignent les autres insectes et les empêche de procéder sereinement à la décomposition du compost. C’est pour cette raison qu’ils sont classés parmi la faune nuisible.

Commentaires

De nicolas
Votre blog est très intéressant
– merci pour votre travail

De Charlot
Je vous ai compris.

De Luc
les photos sont très belles

Par Mathias
Moi ce que je peux pas voir à l’oeil nu, pas la peine de me faire un dessin, je n’y croirais pas. Et les bestioles du compost, je préfère pas y penser, je vais balancer une casserole d’eau bouillante dessus sinon. A bon entendeur.

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