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Du fait de l’urbanisation rapide de notre planète, le compostage devient, à certains endroits, de plus en plus difficile à cause de la disparition des vers du sol. Plus de contact direct avec la terre, plus d’oxygénation des sols et, en conséquence direct, migration des vers dits « de compost » vers des zones plus propices à leur développement. L’ennemi principal est, bien sûr, la bitumisation des sols liée à la systémisation de l’incinération dans le système de traitement des déchets qui, en produisant toujours plus de déchets stériles demande une filière d’évacuation sûre : les routes.
Les solutions de re-ver-tilisation des sols que nous détaillerons ci dessous vous permettront de pallier à ce léger désagrément via plusieurs méthodes : l’échange commercial, une méthode certifiée de « chasse aux vers de compost » et une méthode d’attraction simple.
Les vers de compost, quesako ?
Fleurons de la faune du compost, les vers ronds, plats ou annelés selon l’espèce sont les acteurs indispensables à la bonne dégradation des matières organiques. Ce sont même les seules animaux de la faune du compost qui peuvent être domestiqués dans les pratiques de lombricompostage domestique.
Il en existe une infinité d’espèces (il n’en a été répertorié qu’une partie estimée à 24% de la faune totale) et pour l’instant, seules deux espèces ont données des résultats concluant dans la ‘domestication’ pour le compostage.
Un ver coupé en deux donne…un ver et un cadavre.
Le Lombricus terrestris, le nomade
Le Lombricus terrestris, plus familièrement connu sous le nom de lombric ou ver de terre commun, est l’espèce la plus rétive mais la plus facile à acclimater à un compost extérieur. Ayant une tendance naturelle à creuser profondément la terre (migration semi profonde) afin d’effectuer leur rôle de fertilisateur naturel du sol, ils sont ainsi peu adaptés au lombricompostage d’appartement (le but étant que les vers dévorent les déchets ajoutés dans la partie supérieur du lombricomposteur tout en restant dans le même bac).
Ces vers sont peu adaptés au compostage intérieur.
D’une taille plutôt imposante pour une faune de sol ( une vingtaine de centimètre en moyenne pour un diamètre d’une demi douzaine de millimètre), ils possèdent également un poids plus important (dizaine de gramme, approchant même les 20g pour les phénomènes les plus robustes) ainsi qu’une longévité augmentée du fait de leur meilleur résistance aux aléas climatiques (vers plutôt sauvages). Ce type de ver est reconnaissable par son aspect plus pâlichon du fait de sa répulsion pour les ultra violets solaires.
Ce sont donc les vers modèles pour le compostage de jardin. Encore faut il réussir à les faire remonter en surface et contre leur gré ! Nous verrons ça un peu plus tard mais d’abord, voici la deuxième espèce de vers de compost.
L’Elsenia Foetidia, ver sédentaire
L’Elsenia Foetidia, appellé aussi ver tigré ou encore ver de fumier, est LE ver d’intérieur. De taille beaucoup plus petite (moins de 14 cm pour un maximum de 5 mm de diamètre extérieur) et d’un poids forcément moindre (ne dépassant pas le gramme), ces vers ont aussi l’énorme avantage de décomposer les déchets organiques sur une surface quasi plane et d’une manière uniforme. Grand avantage pour le lombricompostage d’appartement (d’une docilité et d’une efficacité rare), ces vers sont pourtant peu représentés à l’état naturel dans les composteurs isolés du fait de leur manque de mobilité et de leur faible durée de vie.
Leur mode de reproduction étant plutôt de type fusion-procréation avec 400 individus annuels sur 4 générations, ces vers, une fois en place dans un endroit naturel, le reste malgré prédateurs et conditions extérieures difficiles.
Et heureusement ! Car leur mode de vie plus surfacique et ilotique les rend très sensibles à l’état du sol (ce sont les premières victimes de l’asphaltisation des campagnes) et ainsi très accessibles aux « chasseurs de vers de terre ! ». Contrairement à leurs collègues vers de terre communs, les vers de fumiers sont plutôt sédentaires et préfèrent habiter fumiers et litières en décomposition ce qui leur donne une couleur plus foncée (action du chlorobutyl présent dans la matière en décomposition avec les substances stomachales des vers)
Acheter ses vers
Bien que complètement ridicule, il est possible d’acheter ses vers de compost. Cependant, acheter ses vers est de plus en plus légitime avec la distance sans cesse augmentée qui nous sépare d’une Nature intacte et préservée. C’est pourquoi il est nécessaire de considérer cette option. Loin de moi l’idée de vous empêcher de pratiquer les petites expériences de chasse que vous trouverez ci après, mais il vaut mieux quelque fois éviter de faire 20 kms en voiture pour chercher exprès une centaine de vers de terre pour votre compost.
Les vers se vendent par petit paquet de 250g.
Si vous avez compris les paragraphes précédents, vous verrez qu’il est plus intéressant d’acheter des Elsenia Foetidia ou vers de fumiers pour l’intérieur et des lombrics pour l’extérieur. Les prix oscillent entre 10 et 20€ selon les conditions d’élevage. Préférez les plus chères, c’est Brigitte Bardot qui vous le dit.
250 g de ver contient environ 500 individus, à recompter avant l’achat !
Où est Charly le ver de terre ?
Forcément, si vous vous attendez à trouver des vers de terre au fond du parking du centre commercial ou dans les bacs à fleur du centre ville, vous allez vite vous décourager. La meilleure arme du chercheur de ver n’est pas le marteau piqueur ou la disqueuse (au contraire, les vibrations font fuir les petites bêtes !) mais plutôt la patience et… le marc de café ! Mais si je vous dis tout, tout de suite, vous ne serez plus surpris…
Alors, où se cachent les vers de terre ?
Hé bien, tout simplement dans les endroits où ont lieu des décompositions de déchets organiques. Quelques exemples :
- un tas de fumier (élevage de chevaux, fermes)
- un tas de compost (sauf le vôtre si vous cherchez à en rajouter…)
- un tas de déchets végétaux ( chez les pratiquants de compostage en tas)
- un sol forestier
Armez vous d’un seau, d’une petite pelle et d’une petite pince (si vos doigts sont trop glissants) et remuez quelque peu ces tas. Les vers les plus dociles sont ceux qui se reposent pour la digestion (fond du tas, côté du compost le plus mature) mais si vous avez de l’entrainement, attaquez vous aux plus dynamiques soit ceux prenant l’apéritif (dessus de tas, litières), soit ceux en plein plat principal (centre du tas, côté déchets en cours de décomposition). Ce sont ceux là qui ne risquent pas de se fatiguer rapidement !
 la pêche au ver, ver, ver !
Par un week end en campagne ou tout simplement dans le fond de votre jardin, pourquoi ne pas en profiter pour compléter votre collection de ver en testant vos instincts de chasseurs ? Attention, une partie de chasse aux vers est instinctif, long, et même… dangereux ! Qui sait si vous n’aurez pas à affronter l’immonde volatile au bec crochu ou la taupe cannibale qui aurait trouvé votre appas avant votre récolte ?
Pour faire votre piège, munissez vous de cartons ondulés simple crénelure, de marc de café ou de sachets de thé et d’un peu de feuilles d’arbres mi décomposés. Mélangez le tout, humidifier d’un peu d’eau et laissez le dans un coin stratégique de votre campagne personnelle.
Au bout d’environ deux semaines (5 jours pour les espèces les plus rapides donc les moins faciles à attraper), vos vers seront installés, il vous suffira de les attraper !
Un conseil, préférez la fin de soirée (diminution de la luminosité) ou le tout début de matinée (réveil progressif avec le soleil) pour relever votre appas, ce sera plus agréable pour tout le monde ! Les vers n’aiment pas quitter leur environnement brusquement et surtout pas sous un soleil trop vif. La nuit, la plupart du temps, ils s’enterrent et vous ne verrez rien, autant ne rien tenter à ce moment là !
Dernier conseil, un fois chassé, les vers doivent être remis rapidement dans un endroit correspondant à leur nouvelle condition de vie (lombricomposteur ou tas de compost) sinon ils risquent d’en mourir !
Les « gardiens de biodiversité »
Longtemps humiliés par les lobbys industriels, les « gardiens de biodiversité » sont une communauté secrète de sauvegarde de la diversité mondiale qui élève et réhabilité la faune disparue sous l’effet conjuguées des polluants et des désastres provoqués par les humains. Aujourd’hui réduits à une centaine sur la planète, ces gardiens à la spiritualité démesurée disposent des clés de l’équilibre humique et sont ainsi particulièrement recherché.
Leur signe distinctif est une triangle au sommet arrondi, surmonté d’un ver annelé bleu. Si vous en rencontrez un jour, n’hésitez pas à leur demander conseil.