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Sous ce titre un peu provocateur se cache une réelle problématique à laquelle toute personne un minimum consciente des enjeux environnementaux doit faire face à un moment de sa vie. Il existe, cela a été prouvée maintes fois et nous ne referons pas la démonstration ici, que toute personne ayant un déchet à la main, confrontée à un récipient en forme de poubelle aura tendance à l’y jeter, quelque soit l’objet de ce contenant.. C’est le théorème du contenant, théorème qui a été validée par la communauté scientifique à la fin du XXème siècle, avec la systémisation de l’installation de poubelles dans les lieux publics.
Cependant cette addiction ne se limite pas aux touristes, celle ci devient même une réelle problématique quand tout un chacun le fait également dans sa cuisine…
Le confort à l’occidental : une poubelle par pièce
Avec le développement des contraintes d’hygiènes imposées sur la population occidentale, l’organisation des habitations s’est modifiée de façon impressionnante ces 30 dernières années. Si le concept d’une poubelle par pièce est un peu exagéré, on a constaté une réelle multiplication des poubelles de bureaux, des poubelles de tables, des sacs plastiques au fond du garage, des aspirateurs à sacs. Etroitement lié à l’expansion du plastique et à la promotion de l’incinération, ces avantages pratiques ont largement mis à mal le système de traitement réfléchi de ses déchets.
Tout ça pour ne pas se promener avec ses déchets dans sa maison. Tout ça pour, surtout, ne pas penser que les déchets que l’on cotoye sont éventuellement compostables.
Pourquoi réfléchir quand tout est à disposition ?
Evidemment, aujourd’hui, la question ne se pose même plus. Nous avons réussi à convertir notre temps de vie en temps de travail, puis en argent puis enfin en services rendus par la communauté pour notre confort. Cela se marque particulièrement avec les poubelles. « On paye nos impôts » dont la taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères, nous n’avons dès lors aucune raison de réfléchir à une alternative de gestion de nos déchets. Solution facile qui en devient dangereuse quand tout est si rapidement consommable de nos jours.
La durée de vie moyenne d’un emballage de gâteau est de 2 semaine, un sapin de Noël, 6 jours et celle d’un sac plastique entre le marché du vendredi matin et la maison 2h30 !
Bref, tout est organisé de manière à ce que l’on ne réfléchisse plus. Faut il pourtant continuer à tout jeter à l’incinérateur ?
Le compostage ou comment contrer une addiction.
Le procès de l’incinération a déjà été fait. Tournons nous plutôt sur cette addiction qui nous oblige à jeter nos déchets dans ces sacs plastiques à disposition. L’homme s’est ainsi développé qu’il a arrangé son environnement pour que tout soit plus simple, plus efficace. Car de nos jours, il n’a plus le temps de penser à des choses triviales comme la gestion de ses déchets (il est plus pratique de penser à quand il faut sortir les poubelles) ou encore sa propre responsabilité vis à vis de son environnement. Il se sent donc obligé de faire confiance à une drogue pratique : les poubelles.
Cela lui est même plus facile puisqu’on le pousse dans ce chemin. Tout est même pris en charge par une entité invisible que l’on appelle l’autorité publico-professionnelle.
Sortir de sa dépendance
Composter demande d’avoir pris conscience de sa possibilité de participer au cycle naturel, il faut avoir un endroit où composter, déjà prévu, et même un seau esthétique et propre pour y déposer ses déchets une fois dans la cuisine. Et même, il faut acquérir le réflexe de jeter ses déchets organiques dans le bon conteneur. Toute une réflexion qui n’est possible que si la personne concernée en fait la démarche personnellement. Pour cela il faut déjà prendre conscience de son addiction.
Il s’agit également de sortir de ce processus d’excuse : « je paye mes impôts » en assumant sa responsabilité vis à vis de son environnement.
Ne faire confiance qu’à soi même
Continuer de débattre sur l’intérêt du compostage, c’est juste un moyen de le décrédibiliser aux yeux de tous. Il est temps d’arrêter d’en voir les contraintes (qui n’existent que dans l’esprit des sceptiques et donc des plus dangereux) et d’accepter une fois pour toute que composter est un geste naturel, logique, pour des êtres qui viennent de la Nature et qui s’y fonderont à nouveau à leur mort. Ensuite, nous ne dépendons d’aucune autorité pour composter, il n’y a que nous même qui pouvons en faire la démarche. Enfin, si nous ne souhaitons pas composter, il n’y a qu’une chose à faire : assumer.